La Société Royale
"Les Compagnons
de la Sainte Famille"
Troupe de théâtre-amateur du Tuquet (Mouscron)
Les "Compagnons "
Les Compagnons de la Sainte Famille - Revue de presse
Accueil
Nouvelle Saison
Historique
Nos pièces
Localisation
Revue de presse
Albums Photos
Contacts
Réservations
Liens Utiles
Copyright
Publié le 19 février 1983 par Nord Eclair
"Barabbas", une grand production pour ses 50 ans !
"L'Anarchiste" et "Barabbas" sont séparés par cinquante ans ou, si vous préférez par cinquante-neuf pièces de théâtre. Le point commun de tous ces spectacles ? La troupe qui les a montés, en l'occurence les Compagnons de la Sainte Famille. Ce jubilé, c'est aussi les noces d'or d'acteurs avec leur public. Lorsque les comédiens amateurs se sont produits sur la scène locale, il y a toujours eu foule dans la salle paroissiale du Tuquet.

Marcel Loeuille, Gérard Goethals et Albert Libbrecht : les trois anciens nous ont parlé longuement de la troupe dont ils ont assisté à la fondation. Mais, nous ne nous en tiendrons pas au passé. Jacques Knockaert et Freddy Vanloot, quant à eux, évoqueront le présent et les projets qu'ils caressent pour l'avenir. "Avant1914, raconte Gérard Goethals, certaines troupes avaient déjà préenté des dramatiques au Tuquet. Mais leur existence avait été éphémère." Voilà qui, on le sait aujourd'hui, n'allait pas être le cas des Compagnons de la Sainte Famille. Au départ, néanmoins, les ambitions étaient très limitées : "En 33, explique Marcel Loeuille, la JOC qui était très florissante à cette époque, a pensé créer une petite troupe pour animer les soirées récréatives. L'abbé Louis Mullier alors vicaire de n otre paroisse, nous a donné un fameux coup de main. Amoureux de la littérature, le prêtre s'est directement donné à fond pour la réussite de l'entreprise.

"L'Anarchiste" qinsi que "Et où l'étoile s'arrêtaé remportèrent cette année-là un beau succès. "Notre première création était une pièce religieuse. Le sens chrétien était profond. Ce n'est que l'année suivante que nous avons commencé avec les dramatiques. Et ce fut "Le Bossu". Cette fois, la troupe était définitivement lancée."

Lors de chaque spectacle, la salle paroissialee était pleine : parents, amis, mais aussi la présence d'habitants des autres quartiers. Les premières années pourtant, ce ne fut pas toujours très facile : "L'abbé Mullier, quelques temps avant une représentation, s'est vu un jour contraint à distribuer gratuitement des cartes d'entrée. La culture n'était alors pas la préoccupation essentielle des habitants. Peu à peu, heureusement, le théâtre, dans la paroisse, a acquis ses lettres de noblesse."

Les grandes périodes des Compagnons ? "Les années d'après-guerre furent des moments fastes. Durant les quatres années d'occupation allemande, nous avions interrompu nos activités. A la Libération, nous avons monté plusieurs pièces patriotiques et quelques revues qui ont remporté un triomphe !" Autre étape importante : 1962. Jusque là la troupe ne comptait que des hommes, qui le cas échéant, n'hésitaient pas à jouer les travestis. "Justement, commente Albert Libbrecht, un problème crucial se posait : nous ne trouvions plus de pièces pour hommes seuls. Il nous a fallu une autorisation spéciale de l'Evêché pour que nous puissons accueillir les dames. Une mesure qui élargit fortement le répertoire où puiser nos spectacles."

L'abbé Louis Mullier, responsable de la troupe de 33 à 47 et Robert Vlaemynck de 47 à 74 : les deux hommes ont marqué fortement la vie des Compagnons. Aujourd'hui encore, ils font l'admiration des membres actuels ... "Le secret de notre longévité, explique Jacques Knockaert, réside avant tout dans l'atmosphère qui règne depuis 33 parmi les comédiens. Nous n'avons jamais eu de problèmes à l'heure de la répartition des rôles, nous n'avons jamais enregistré de démission fracassante, ... Et puis la troupe est vraiment locale : rares sont nos memebres qui ne vivent pas au Tuquet." Et d'ajouter : "Il faut dire aussi que nous respectons les horaires des répétitions. Nous commençons à l'heure, nous finissons à l'heure. La seule différence avec le passé, c'est que nous consacrons moins de temps à la lecture dde la pièce au profit de plus de répétitions sur scène."

A l'occasion du cinquantenaire de la troupe, les anciens remonteront sur les planches. "C'est pour nous, explique Freddy Vanloot, une manière de leur rendre hommage. Et de prouver que la famille des Compagnons reste unie, même si le temps s'écoule." Ainsi Albert Libbrecht, Marcel Loeuille et Gérard Goethals seront parmi les trente-cinq acteurs et figurants qui interpréteront l'oeuvre de Michel de Ghelderode. Et retrouver le trac des feux de la rampe mais aussi l'atmosphère particulière des coulisses leur remémorera certainement quelques excellents souvenirs. Et justement en guise de préambule, nous avons demandé à chacun d'entre eux, quel spectacle surtout les a marqués. Grand dilemme.

Pour Albert, pas trop d'hésitations, c'est "Au cabaret des Quatre-Vents" juste après la tourmente en 1946. Pour Gérard, un titre l'emporte assez facilement : "Roger la honte". C'était en 1935 et Albert y tenait le rôle principal. Et pour Marcel ? "C'est presque impossible de me décider. Peut être le "Luthier de Crémone".

A un moment de la pièce, Marcel devait jouer un petit air de violon. Comme il n'était guère doué l'archet à la main, c'est un copain, Paul Janssens, qui en coulisses, interprétait le morceau. Marcel, lui, se limitait à imiter les gestes de son ami. Pourtant à la fin de la représentation un spectateur s'approcha de lui et lui glissa dans l'oreille : "Je ne savais pas que tu jouais si bien du violon !" C'étati réussi !!!

Aujourd'hui, environ vingt-cinq membres effectifs sont en train de se forger eux aussi d'excellents souvenirs qu'ils égreneront plus tard. Parmi eux, quelques jeunes ... "Ceux qui sont dans la troupe, explique Jacques Knockaert, sont tous des acharnés. C'est d'autant plus important que souvent, les jeunes sont attirés par les représentations mais n'apprécint pas du tout les répétitions." Et Dieu sait, justement si cet aspect des choses, tout le travail abattu sans que le public n'en soit toujours conscient, est crucial pour la réussite d'un spectacle comme Barabbas. Mais, de cette évènement, nous reparlerons dans une toute prochaine édition.

Created by Bocarren Jérôme - www.compagnonssaintefamille.be - © copyright