La Société Royale

"Les Compagnons

de la Sainte Famille"

Troupe de théâtre-amateur du Tuquet (Mouscron)

Les "Compagnons "

Les Compagnons de la Sainte Famille - Saison 1993

MONSERRAT

Chef-d'oeuvre théâtrale de Emmanuel ROBLES. Mise en scène de Jean-Marie LIAGRE.

Synopsis :

En 1942, Christophe Colomb découvre le "Nouveau Monde". Trois siècles plus tard, les Espagnols occupent les trois quarts du pays et pratiquent un colonialisme dur et révoltant : exploitation à outrance, pillages, massavres et tortures ont fini par avoir raison de toute une civilisation. Les Indiens sont considérés comme des sous-hommes, des êtres inférieurs, et réduits le plus souvent à l'esclavage. Stimulés par la réussite des colons d'Amérique du Nord, certains Créoles se joignent alors aux autochtones et se soulèvent pour tenter d'obtenir, eux aussi, l'indépendance. S'ensuit alors une guerre sans merci qui durera plus de 14 ans et s'achèvera en 1824 par la victoire finale des révolutionnaires.

L'action de "Monserrat" se situe en 1812. A ce moment, le chef vénézuélien Miranda vient d'être battu et capturé mais son premier lieutenant, Simon Bolivar, a réussi à échapper aux espagnols, il est en fuite. Nous sommes dans la salle de garde de la capitainerie du général espagnol Monteverde, chargé de réprimer la révolte.

Telles sont les bases historiques de la pièces d'Emmanuel Roblès et il ne faut pas considérer tous les faits présentés dans celle-ci comme rigoureusement conformes à la réalité. L'auteur n'a voulu emprunter à l'Histoire qu'un prétexte, un décor, une couleur ; il s'est moins soucié de respecter la vérité historique que de rendre perceptible ce que son thème à d'universel. Ce qui demeure cependant authentique, c'est la sauvagerie de la répression espagnole. Mentionnons par exemple que le vrai Moralès se plaisait à faire écarteler ses prisonniers, que Zuazola jouait à crever les yeux de ses ennemis à coup de lancette, qu'Antonanzas prenait plaisir à enventrer les femmes enceintes et que le moine Eusébio de Coronil préconisait que l'on exterminât tous les Vénézuéliens de plus de 7 ans.

Mais cette cruauté, cette bestialité ne sont pas spécifiquement de l'époque bolivarienne. Depuis des siècles et sur toute la surface du monde, la même douleur fait hurler des hommes et des femmes : sur les croix où agonisaient les derniers compagnons de Spartacus, sur les chevalets de Inquisiteurs, dans les camps de la mort nazis ... et aujourd'hui encore, un peu partout dans le monde ... et à deux pas de chez nous ! La pièce de Roblès reste, hélas, d'une brutale actualité !

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